FRANCE ECOLOGIE

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EDITO

Isabelle JACONO
Présidente de France Ecologie

Depuis plus de 25 ans, les relations entre les écologistes et le monde économique ont évolué de la méfiance (voire hostilité des débuts) à une phase de débat ouvert dans un contexte qui a  vu aussi le développement de filières économiques performantes liées à l’écologie.

 Pourtant, persistent encore des préjugés à l’ encontre de l’écologie, toujours vue par certains comme une menace pour le développement économique.

 Il faut reconnaître que les deux grands ennemis de l'écologie  ont été trop souvent le déni ou le   catastrophisme .

Aujourd'hui, la crise aura au moins eu la vertu de  relancer le débat sur la définition même du développement et du progrès en matière économique, et ainsi  de pointer les effets pervers de bon nombre de mécanismes économiques actuels, ou montrer toute la diversité des initiatives et filières de « l’économie verte » .

France Ecologie n'a jamais été convaincue que le libre-marché pouvait  accoucher naturellement et sans régulation externe, d’une société solidaire, respectueuse de l’environnement et génératrice de nouveaux emplois de qualité.

Les constats que l’on peut actuellement tirer de l’observation de ces dernières crises engendrées par une économie mondiale globalisée et libéralisée, dont l’objectif principal consiste à maximiser le taux de profit, nous confortent dans cette analyse.

Jamais, les impasses du système actuel n’ont en effet été aussi criantes : fracture sociale dans les nations riches et dénuement total dans les pays les moins favorisés, tensions internationales, crises financières à répétition et d’ampleur toujours plus grande, dérèglements climatiques, pollutions en tous genres, épuisement des ressources......

C'est pourquoi il devient urgent de passer d’une économie de marché à une économie de projets , des projets qui placeront la France sur la voie d’un développement durable. Notre volonté est ainsi de construire une alternative pragmatique et crédible au mode de croissance actuel. Dans cette optique, nous affirmons que l’écologie est une nécessité pour l’économie .

Le développement durable n’est pas une contrainte nouvelle pour les entreprises, mais une opportunité pour l’activité et pour l’emploi, et un impératif pour éviter demain, des coûts bien plus élevés.

Le développement durable n’est pas non plus une contrainte pour les consommateurs mais une source d’économies et une source de bien-être améliorant  l’état de notre environnement et donc de notre santé.

La crise économique globale démontre aujourd’hui , que l’Etat - dont le rôle a été réduit depuis plusieurs années - a une responsabilité essentielle à exercer comme acteur de marché, stimulateur et régulateur. Il s’agit donc pour nous, d’orienter le marché et si nécessaire  de l ’encadrer plutôt que de subir ses diktats. Nous refusons donc que l’économique s’installe au-dessus ou à la place du politique.

Le développement économique, même dans une économie globalisée, doit se retrouver dans le champ du débat politique car, c’est à la société tout entière de forger un destin valable pour tous et d’être au service du développement durable et du bien être de la société.

 

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Laurianne d'Este
Vice -présidente de France Ecologie
 

La fin annoncée d'Home sapiens sapiens
Ed Ellebore-Sang de la Terre
Coll. La pensée Ecologique
 
     
 C’est un véritable cri d’alarme que nous lance Lauriane d’Este en établissant un état des lieux des désastres écologiques occasionnés par notre civilisation.
Le constat est sévère et il demande des solutions radicales : il s’agit d’un nécessaire et indispensable changement de société. C’est une vraie révolution de nos moeurs, de nos idées, de nos pensées, de nos attitudes qui nous est proposée et c’est seulement à ce prix que nous réussirons à nous sauver.
À une époque où les thèmes écologiques sont mis en avant, cette prise de conscience salutaire nous permet d’avoir une vision claire de notre avenir. Loin d’être pessimiste, cet ouvrage est avant tout lucide et ne peut que nous inciter à réagir et à devenir acteur de notre avenir, c’est en cela qu’il nous paraît encore plus indispensable.


LAURIANE D’ESTE
Professeur des universités, agrégée, docteur ès lettres, habilitée à la direction de la recherche, elle a enseigné en France et aux États-Unis. Elle est l’auteur de nombreux articles et ouvrages dans le domaine de l’art et de la philosophie de l’art. Engagée depuis longtemps dans le combat associatif, elle est vice-présidente de FRANCE ECOLOGIE et également administratrice de la Société nationale de protection de la nature (SNPN). Elle a été pendant six ans vice-présidente de la Société protectrice des animaux (SPA),

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Laurianne d'Este
Vice -présidente de France Ecologie
 

Professeur des universités, agrégée, Docteur ès lettres, elle a enseigné en France et aux Etats Unis. Elle est l'auteur de nombreux articles  et ouvrages. Engagée dans le combat associatif, elle est aujourd'hui vice-présidente de FRANCE ECOLOGIE et de la SPA, elle est également administrateur de la SNPN ( Société Nationale de Protection de la Naure). Lauriane d'Este milite pour la défense de la nature et de la biodiversité ainsi que pour la défense des animaux. Elle a publié en 2002 La pPlanète Hypothéquée aux Editions de l'Harmattan.

La Condition Animale
Plaidoyer pour un statut de l'animal
Ed Sang de la Terre
Coll. La pensée Ecologique

juin 2006


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FRANCE ECOLOGIE - PACA
Premier colloque national grand public de santé environnementale liée à la mer
Lauréat
 " coup de coeur " de la Fondation Nicolas Hulot
 

Colloque “mer, environnement et santé” à Cassis  


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Dominique Julien Labruyère
Vice président de France Ecologie

Dominique Julien Labruyere fréquente la haute vallée de Chevreuse depuis sa plus tendre enfance.
Soucieux de la protéger il participe aux premiers combats pour éviter qu'elle ne se transforme en une banlieue urbaine. Il est l'un des principaux artisaans de la création du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse.
Conseiller régional écologiste en 1992, il aida à la création de deux autres Parcs naturels régionaux en  Ile de France, le Vexin et le Gâtinais
Il nous livre sa vision, sous forme romancée, de l'histoire de la protection de la Haute Vallée de Chevreuse  Au delà de l'histoire  proprement dite, il nous entraine dans une réflexion plus large sur la protection des espaces naturels aux portes de la capitale.
Actuellement, il poursuit son action pour une meilleure prise en compte de l'écologie  au sein du mon de politique comme Président délégué de France Ecologie.

Vertcoeur
Ed Chemin de Trave


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FRANCE ECOLOGIE - Pays de Loire
le 6 mai 2006: colloque "emploi - environnement

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FRANCE ECOLOGIE - Poitou Charente
Le 11 mars 2006  - Colloque Energies renouvelable

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 17:15

A l’ initiative de France Ecologie,  déterminée à promouvoir des actions concrètes et efficaces en faveur de l'environnement, une réunion de travail sur le thème des nuisances aériennes  s’est tenue à l’Elysée avec Stéphane DUPRÉ LA TOUR, Conseiller pour l'écologie, les transports, l’aménagement du territoire et l'industrie du Président de la République
 
Avec Isabelle JACONO , présidente de France Ecologie et Dominique JULlEN LABRUYERE , président délégué de France Ecologie, étaient présents le Docteur Simone NÉROME, présidente de l’UFCNA (Union Française Contre les Nuisances des Aéronefs), Odile SALOMÉ et Chantal DEMANDER , présidente et vice-présidente du CCNAAT (Collectif Contre les Nuisances Aériennes de l’Agglomération Toulousaine) , Pierre CABARÉ, vice-président et délégué régional pour Midi-Pyrénées de  FRANCE ECOLOGIE, Dominique LEMOINE, président de CEE (C.Environnement.Economie) et Philippe STRAUSS, représentant la Mission Bruit du Ministère de l’Ecologie (CIDB).
 
Monsieur DUPRÉ LA TOUR a reconnu d’entrée les méfaits du bruit des avions sur la santé (déjà bien documenté dans le Plan Santé Environnement demandé par le Président de la République en 2003) en affirmant que l’on n’est pas ici dans l’application du principe de précaution mais bien d’une nécessaire prévention (article3 de la Charte de l'Environnement) . Il a constaté à l’aide des documents présentés la dégradation des conditions de vie des riverains et a proposé des pistes de travail, demandant à FRANCE ECOLOGIE l’élaboration de projets précis.
 
L'insuffisance des moyens de l'aide à l'insonorisation, a été exposée . La nécessité d'une modification du mode de calcul de la taxe sur le bruit des avions pourrait être envisagée,  dans l'objectif d'une meilleure répartition nationale, en fonction d'une analyse juridique à mener, soit à travers une des prochaines lois de finances soit par un texte réglementaire.
 
Le Collectif a porté à la connaissance de Monsieur DUPRÉ LA TOUR les pratiques en cours concernant les PEB où des maires poursuivent l’urbanisation sous des couloirs aériens en contradiction avec l’esprit de la loi . Le Conseiller s’en est vivement étonné .
 
Concernant un éventuel nouvel aéroport en Midi-Pyrénées, le Conseiller a réentendu l’annonce formulée le Préfet de région, à savoir que les collectivités territoriales  devaient donner leur avis avant l’été sur la réservation de terrains pour accueillir à terme une nouvelle plate-forme, soulignant que celle-ci ne pourrait être crédible qu’assortie d’engagements fermes de réalisation.
 
La création d’un Observatoire du Bruit des Avions, portée par l’UFCNA et le CCNAAT, chargé d’alerter les pouvoirs publics en cas de dépassement des seuils fixés par l’OMS et le Ministère de la Santé, a suscité l’intérêt du Conseiller . Cet organisme, ne doit pas se contenter d'observer,  mais doit s'interpréter comme une agence chargée d’élaborer un véritable plan d’actions pour réduire au maximum ces nuisances, avec une obligation de résultat.
Le Conseiller s'est demandé s'il ne fallait pas la concevoir comme une extension des pouvoirs de l’ACNUSA (Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires).
 
Enfin, le Docteur NÉROME a exposé la démarche initiée par les riverains de Roissy, ADVOCNAR, qui  intente actuellement une procédure contre l’Etat sur les vols de nuit, dont les effets sont une véritable catastrophe sanitaire.
 
Monsieur DUPRÉ LA TOUR s'est dit  prêt à travailler à l’élaboration d’une série de mesures destinées à améliorer le sort des 500 000 personnes de l’Hexagone touchées dans leur santé par le bruit des avions.

16 mai 2006 2 16 /05 /mai /2006 17:14
De la grippe espagnole à la grippe aviaire1.

La grippe est une maladie infectieuse, l’une des plus redoutées en ce début de millénaire avec le SIDA. Elle est causée par un virus qui se transmet chez l’homme par voie respiratoire. Les nombreuses modifications de son génome2, qui lui permettent d’échapper au système immunitaire, s’effectuent de manière imprévisible pouvant aboutir à des formes particulièrement graves et très contagieuses. Elle se manifeste le plus souvent sous forme d’une grippe saisonnière banale mais parfois sous forme de pandémies extrêmement meurtrières. L’organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs annoncé en décembre 2004 l’imminence d’une pandémie grippale pouvant entraîner plus de 120 millions de décès dans le monde. Nous sommes donc en présence d’un envahisseur redoutable pouvant affecter la totalité de notre planète en quelques semaines et provoquer une véritable catastrophe sanitaire. Maladie connue de longue date, les oiseaux sont impliqués dans sa diffusion. Une controverse oppose les virologues et les ornithologues sur le rôle respectif des volailles d’élevage et des oiseaux migrateurs dans la propagation de cette zoonose.

La plupart des maladies infectieuses qui affectent l’homme existent depuis des millénaires ; elles ont d’ailleurs jalonné l’histoire de l’humanité. Une grande partie d’entre elles qui proviennent d’animaux domestiques ou sauvages sont par définition des zoonoses, donc des pathologies d’origine environnementale. Certaines sont d’émergence récente (SIDA et SRAS, ...) mais beaucoup apparaissent ou réapparaissent à la suite de bouleversements des écosystèmes (déforestation, élevage et agriculture intensifs, retenues d’eau artificielles, urbanisation, changement climatique) dont l’homme est le principal responsable. Rares aussi sont les agents infectieux (bactéries, virus, parasites) qui ont définitivement disparu de notre environnement. La variole humaine a été éradiquée de la planète, mais des stocks importants de virus existent, pouvant faire craindre un risque terroriste. Même la peste, qui hante encore l’inconscient humain, n’a pas disparu. Elle sévit encore dans certains pays du sud comme l’Inde et des foyers existent, même aux Etats-unis. Les maladies infectieuses sont responsables de 1% des décès dans les pays développés mais de 43% des décès dans les pays émergents selon l’OMS.

L’agent causal de la grippe est un virus à ARN3 qui fait partie de la famille des Orthomyxoviridae4, genre Influenzavirus. Il peut infecter les porcs, les chevaux, les oiseaux aquatiques et de basse-cour, les mammifères marins, les félidés, les mustélidés et l’homme. La forme humaine typique se caractérise par un début brusque, marqué par une sensation de malaise général, de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires. Les complications sont le plus souvent pulmonaires (bronchites, pneumonies) mais peuvent se manifester plus rarement par des encéphalites, méningites, ou myocardites. La grippe saisonnière hivernale provoque en moyenne de 3 000 à 10 000 décès annuels en France. Chaque année, un vaccin est produit pour la combattre, notamment chez les personnes fragiles ou âgées.

Les virus (du latin poison) ne sont pas des êtres vivants, ou plutôt sont à la limite du vivant et de l’inerte. Ils sont de très petite taille, souvent inférieure au dixième de micron et seulement visibles au microscope électronique. Ils ne comportent pas de noyau et ne contiennent qu’une seule sorte d’acide nucléique : ADN5 ou ARN, ce qui les différencie des bactéries. Ils n’ont pas de métabolisme propre et doivent utiliser la machinerie cellulaire de leurs hôtes (bactéries, plantes, insectes, animaux et homme) pour se reproduire. Ce sont donc des parasites absolus. Leur action consiste à envahir les cellules, perturber leur fonctionnement en déréglant leur messagerie génétique à leur profit.

Les virus à ARN (grippe, SIDA, SRAS, dengue, fièvre jaune,...) se différencient des virus à ADN (Herpès, variole, hépatite B,...) par le fait qu’ils ne possèdent pas de mécanisme de relecture de leur génome permettant de corriger la plupart des erreurs de codage au cours de leur cycle de multiplication. Cette caractéristique explique en partie les taux très élevés de mutations ponctuelles (glissement antigénique) des virus à ARN. La variabilité génétique de ces derniers ne s’explique pas seulement par leurs potentialités de mutations, mais aussi par des recombinaisons et des réassortiments génétiques (cassure) entre différentes souches. Cette variabilité génétique favorise l’existence des virus, car elle permet de contourner les défenses immunitaires de l’hôte.

Les pandémies de grippe sont des épidémies qui se répandent dans le monde entier en provoquant des maladies graves en raison du fait qu’un virus nouveau, trouve devant lui une population réceptive (absence d’immunité). On estime que durant chaque siècle deux à trois pandémies de grippe peuvent apparaître, chacune se déroulant parfois en deux ou trois vagues. Les trois pandémies grippales du XXème siècle (1918-1919, 1957 et 1968) ont été causées par des virus recombinants d’origine aviaire.

La grippe est due à plusieurs types de virus (A, B et C) et à de nombreux sous-types correspondant aux variations des protéines de surface : les hémagglutinines (H1 à H16)6 et les neuraminidases (N1 à N9)7. Ce sont les virus de type A qui sont responsables des infections les plus sévères. La pandémie de 1918-1919, dite grippe espagnole de sous-type A(H1N1) aurait décimé de 1 à 2% de la population mondiale (20 à 40 millions de morts suivant les sources mais certains historiens avancent le nombre de 100 millions). Deux autres pandémies moins sévères que celle de 1918-1919 sont survenues au XXème siècle. L’une dite grippe asiatique et de sous-type A(H2N2) a pris naissance en Chine en 1957 ; l’autre dite grippe de Hong Kong, de sous-type A(H3N2), qui est survenue en 1968 alors que l’on pouvait combattre les complications, notamment pulmonaires, grâce à un arsenal d’antibiotiques efficaces, a causé plus de 18 000 décès en France. La grippe espagnole a marqué les esprits par sa soudaineté, la rapidité de diffusion du virus et la crainte d’une nouvelle pandémie virale de même intensité qui pourrait résulter de l’émergence d’un virus nouveau.

Le contexte écologique actuel est très différent de celui de 1918 : démographie mondiale (moins de deux milliards d’êtres humains en 1918 et plus de six et demi actuellement) et forte proportion de personnes vivant en milieu urbain (plus d’un humain sur deux se presse maintenant dans une ville). Les agglomérations de plus d’un million d’habitants étaient peu nombreuses au début du XXème siècle (16 en 1900 contre 408 en 2003). Les transports aériens n’existaient pratiquement pas à cette époque ; les migrations de populations vers des lieux de pèlerinages, de culture, de vacances ou de loisirs (stations balnéaires, festivals divers où la promiscuité est de règle) étaient alors nettement moins massives que maintenant en raison de l’insuffisance des moyens de transport).

Les virus A et B de la grippe possèdent un génome comportant huit segments d’ARN. Lorsque deux virus grippaux différents infectent un même hôte susceptible de les héberger (porc, oiseau ou homme), il peut se produire un mélange des différents segments au cours du cycle de réplication de la particule virale (ou virion). La résultante de ce mélange possèdera, elle aussi, un génome segmenté mais avec huit fragments en provenance des deux virus présents chez l’hôte. Par ce mécanisme de co-infection et de réassortiment, un virus totalement nouveau pour le système immunitaire, peut faire son apparition dans l’environnement.

La transmission d’homme à homme du virus s’effectue principalement par voie respiratoire sous la forme d’un aérosol contaminé produit par la toux ou les éternuements. Il n’en est pas de même chez les oiseaux ; le virus se développe non seulement dans l’appareil respiratoire mais aussi dans leur tractus digestif. La dissémination de la maladie aviaire est alors assurée par les sécrétions nasales et les fientes qui contaminent les plumes ainsi que les litières.

Les véritables réservoirs du virus de la grippe sont les oiseaux aquatiques migrateurs parmi lesquels les oies et les canards sauvages qui peuvent être porteurs sains. Le scénario d’émergence d’une pandémie grippale d’origine aviaire faisant du porc un véritable carrefour épidémiologique est le suivant : les déjections contaminées des oiseaux aquatiques sauvages souillent les aliments des canards ou autres oiseaux d’élevage dont les fientes infectent les porcs qui sont réceptifs aux virus grippaux à la fois humains et aviaires. Chez le porc peuvent s’opérer les modifications du génome viral par un processus de réassortiment entre virus humains et aviaires rendant possible transmission de la maladie d’homme à homme. L’émergence d’une épidémie de grippe est favorisée lorsqu’il y a, par exemple, promiscuité entre les porcs et les oiseaux d’élevage avec une densité humaine élevée. Cette condition est remplie en Asie où existent des élevages souvent juxtaposés combinant les deux espèces. Les conditions d’élevage en Bretagne et aux Pays-Bas où les productions industrielles de volailles et de porcs sont concentrées sur des territoires restreints pourraient aussi favoriser, certes à un degré bien moindre qu’en Asie, l’apparition de nouvelles épidémies de grippe. Depuis que les volailles peuvent transmettre directement le virus H5N1 à l’homme, phénomène qui a été observé pour la première fois à Hong Kong en 1997, ce dernier devient un acteur possible, peut-être même le principal, de l’ « humanisation » d’un virus aviaire et de l’émergence d’une pandémie.

L’infection d’une espèce (homme ou animal) nécessite la fixation du virus grippal, par l’intermédiaire de son hémagglutinine, sur des récepteurs spécifiques (glucides complexes) situés à la surface des cellules de l’appareil respiratoire. Les récepteurs aviaires sont différents des récepteurs humains, ce qui explique le fait que la grippe des oiseaux d’élevage n’est pas habituellement transmissible à l’homme. L’« humanisation » du virus aviaire peut s’opérer grâce aux nombreuses possibilités de mutations qui aboutissent à la modification de la structure de ses protéines, en particulier de l’hémagglutinine.

De nombreux virus sont responsables des différentes épizooties (épidémies animales) de grippe aviaire particulièrement dévastatrices apparues dans un passé récent. En 1993-96, les élevages mexicains ont été durement touchés par un virus répondant au sous-type A(H5N2) ; en 1999-2002, ce fut au tour de l’Italie de se trouver confrontée à des agents dont les formules antigéniques étaient A(H7N1) et A(H7N3). Pour clore cette liste très incomplète, nous citerons le cas des Pays-Bas qui, en 2003, ont vu leurs élevages de volailles décimés par le virus A(H7N7). La contamination de ces volailles résultait de la transmission de virus faiblement pathogènes transportés par des oiseaux sauvages. Les virus qui contaminaient les espèces domestiques ont ensuite évolué vers des formes particulièrement agressives provoquant de véritables hécatombes. Décrite pour la première fois en 1878 en Italie chez des poulets, la grippe, n’est pas une pathologie émergente et l’épizootie actuelle due au virus A(H5N1) reste encore une maladie animale difficilement transmissible à l’homme.

Le virus A(H5N1), qui a émergé en 1996, aurait évolué progressivement vers une forme pathogène même pour certains oiseaux aquatiques sauvages qui étaient auparavant réputés insensibles aux virus de la grippe. La virulence extrême du virus A(H5N1) s’explique en partie par la modification du site de clivage (coupure) de son hémagglutinine. Pour être active, cette protéine de surface doit être clivée en deux fragments protidiques sous l’action d’enzymes présentes dans l’appareil respiratoire. L’insertion d’acides aminés basiques comme la lysine et l’arginine sur le site de clivage de l’hémagglutinine rend le virus apte à infecter, outre l’appareil respiratoire, de nombreux autres organes. Les conditions pour que se produise une infection virale généralisée chez les oiseaux sont alors réalisées. Autre découverte : la présence du gène codant pour une autre protéine du virus A(H5N1) de la grippe aviaire et nommée NS1 pourrait aussi expliquer la pathogénicité du virus actuel. Cette protéine bloque l’action de l’interféron que produit l’organisme humain pour se défendre contre l’infection virale. Cette particularité du A(H5N1), aurait été mise en évidence dans le A(H1N1) de la grippe espagnole de 1918-19.

La situation au 12 mai 2006 peut se caractériser par le fait que l’on est en présence d’une situation enzootique8 inédite pour les oiseaux domestiques et sauvages dont le virus A(H5N1) est le responsable dans de nombreux pays, surtout en Asie. Malgré toutes les mesures qui ont été prises (plus de 150 millions de volailles détruites), la propagation de l’épizootie n’a pu être enrayée. A cette date, des oiseaux sauvages ou d’élevage auraient été victimes du virus dans 54 pays, dont certains sur le continent africain. Quelques cas limités de transmission d’oiseaux vers l’homme ont aussi été être observés, mais aucune transmission interhumaine faisant craindre l’émergence rapide d’une pandémie n’a été documentée. Cela ne signifie nullement que le risque n’existe pas à partir du virus A(H5N1) adapté à l’homme ou de tout autre agent grippal « humanisé » encore inconnu produit chez la porc ou chez l’homme. Selon l’OMS, le nombre de cas humains de grippe A(H5N1) confirmés biologiquement de janvier 2004 au 11 mai 2006 s’élèverait à 208. Ils auraient entraîné 115 décès ; depuis le début de l’année 2006, 63 cas et 39 décès ont été dénombrés. Le niveau d’alerte pandémique se situe actuellement à la phase 3 sur les six que comporte le plan de l’OMS.

En France, la contamination d’un élevage de dindes à Versailleux (Ain), confirmée le 24 février 2006, n’a pas eu de conséquence sur l’élevage avicole français en raison d’une gestion rigoureuse de la crise. Bien évidemment, il est strictement interdit d’importer vers notre pays des volailles ou des produits dérivés (œufs et plumes) en provenance de pays où une contamination a été observée. La consommation d’animaux ou d’oeufs mis à la disposition des consommateurs français ne présente donc pas de risque sanitaire, d’autant plus que la cuisson à cœur de la volaille détruit le virus grippal.

Le rôle prédominant des oiseaux migrateurs dans la propagation du virus A(H5N1) de la grippe aviaire est sérieusement remis en cause par les ornithologues et naturalistes. Pour ces derniers, la faune sauvage s’infecterait occasionnellement au contact des volailles domestiques et sa contribution ne serait que marginale dans la diffusion de la maladie. Ils mettent plus en cause les élevages industriels ainsi que le commerce et le transport des volailles vivantes y compris les « poussins d’un jour » destinés aux grandes installations où les animaux sont confinés. Leurs arguments ne manquent pas de pertinence. Un exemple : l’Australie et la Nouvelle-Zélande, lieux d’hivernage de certaines espèces qui survolent l’Asie, sont restées indemnes. De même au Nigeria, la contamination d’un important élevage industriel de volailles ne s’est pas accompagnée de la présence d’oiseaux sauvages porteurs du virus A(H5N1).

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a annoncé le 11 avril 2006 à Nairobi (Kenya) que la disparition progressive des zones humides naturelles pourrait contribuer à la propagation de l’épizootie. La réduction de ces habitats essentiels pour les oiseaux migrateurs sauvages les conduit à entrer fréquemment en contact avec les volailles domestiques dans les rizières ou les étangs de villages, augmentant de ce fait les risques de transmission du virus. Le PNUE recommande aussi de déplacer les élevages industriels avicoles en dehors des grandes voies de migration des oiseaux sauvages. Encore un exemple du lien étroit qui existe entre la santé humaine ou animale et l’environnement.

L’exemple récent du SRAS permet de visualiser la dynamique d’une épidémie. Bien que la contagiosité du SRAS soit plus faible que celle de la grippe ordinaire, environ 8500 cas ont été observés dans 32 pays, causant 916 décès (21% dans le personnel de santé). Une catastrophe sanitaire a été évitée de justesse, grâce à l’efficacité du réseau de surveillance de l’OMS. Contre cette infection pulmonaire, due à un coronavirus9, on ne dispose pas de traitement ni de vaccin disponible dans le commerce au début de 2006. Le réservoir du virus n’est pas parfaitement connu, bien que la civette puis la chauve-souris (rhinolophe) aient été citées. Le premier cas de SRAS est apparu en Chine, à proximité de Canton vers la mi-novembre 2002. Quelques mois plus tard, la maladie a gagné Hong Kong pour se répartir en divers endroits du monde (Hanoi, Toronto, Singapour,....), mettant à profit la rapidité des transports aériens. L’alerte mondiale était déclenchée par l’OMS le 12 mars 2003. Les moyens mis ensuite en oeuvre (mesures d’isolement des malades et restriction des voyages) pour éviter une pandémie de SRAS (qui peut toujours ressurgir), constituent une bonne répétition des mesures à prendre en cas d’émergence d’une pandémie de grippe résultant de l’apparition d’un virus recombinant. Mais dans ce dernier cas, ce pourrait être une toute autre affaire !

En théorie, il existe des moyens pour prévenir l’émergence d’une pandémie grippale humaine de type A(H5N1). La stratégie mise en oeuvre actuellement consiste en premier lieu à détruire la totalité des élevages dans lesquels des animaux atteints ont été observés afin d’éviter l’ « humanisation » du virus. Cette mesure étant associée à une désinfection totale des bâtiments et la mise en place d’une barrière sanitaire. Cette stratégie, lorsqu’elle est mise en oeuvre, se traduit localement par un désastre économique et alimentaire. Pour certaines populations vivant dans des conditions de grande précarité et à la limite de la sous-nutrition, la consommation de protéines de bonne qualité (oeufs et viande de volailles) est essentielle, notamment pour les enfants et adolescents. La tentation est grande de dissimuler une mortalité anormale dans un élevage d’animaux destinés à la vente ou même à la consommation familiale.

La vaccination des volailles est sujette à controverses entre experts en raison des résultats inconstants obtenus dans un passé récent. De plus, elle pourrait n’assurer qu’une protection clinique sans garantie sur l’aspect épidémiologique. En effet, selon certains auteurs, le vaccin n’empêcherait pas la circulation du virus et pourrait même favoriser son évolution. Cependant, une conférence internationale, à l’initiative de l’OMS, de l’OIE et de la FAO qui s’est tenue en juillet 2005, avec pour objectif de recommander des mesures à prendre pour prévenir la propagation du virus, a mis l’accent sur la nécessité d’élever séparément les différentes espèces animales (volailles et porcs notamment) et aussi d’entreprendre de vastes campagnes de vaccination des oiseaux d’élevage. A la suite d’une saisine des ministères chargés de la santé et de l’agriculture, l’AFSSA a rendu un avis le 16 février 2006 dans lequel elle recommandait le confinement des élevages et la vaccination des volailles lorsque le confinement n’est pas réalisable. Le 11 mai 2006, cette même agence a préconisé la levée des mesures de confinement des volailles partout en France sauf dans les Dombes (Ain).

L’éradication de la totalité des élevages contaminés risque de ne pas suffire à éviter à terme l’apparition d’un virus hautement contagieux pour l’Homme. Les mesures prises localement permettront tout au plus de gagner du temps et permettre aux chercheurs de perfectionner les moyens biologiques de lutte contre ce virus (antiviraux, vaccins, mesures sanitaires locales, vaccination contre le pneumocoque pour les populations à risque). Il faut savoir que pour fabriquer un vaccin, il faut avant tout isoler et identifier le virus contre lequel ce moyen de lutte sera dirigé. Il est possible de préparer dès maintenant une souche vaccinale prototype qui permettra de gagner un temps précieux en vue de l’obtention du vaccin pandémique. Tous les vaccins actuels contre la grippe sont produits par inoculation de virus sur oeufs embryonnés ; pour préparer le vaccin à grande échelle, il a été nécessaire de mettre au point une technique utilisant les outils de la biologie moléculaire, permettant la culture sur oeufs car le virus A(H5N1) les détruit. De même, rien ne prouve que ce virus tant redouté ne sera pas résistant aux antiviraux dont on dispose actuellement (zanamivir ou Relenza et oseltamivir ou Tamiflu).

L’émergence des virus pandémiques totalement nouveaux et parfaitement adaptés à l’homme en 1959 et 1968 s’est traduite par des infections de sévérité modérée. Il est permis d’espérer qu’il en sera de même pour la première pandémie grippale du XXIe siècle lorsque cette dernière apparaîtra. Ce qui vient tempérer cette note optimiste, c’est l’agressivité de la souche A(H5N1) qui, par ses caractéristiques biologiques (évoquées plus haut) et une mortalité supérieure à 50% chez l’homme, la rend comparable à la souche A(H1N1) de 1918-1919. Les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas de prévoir si l’adaptation à l’homme du virus aviaire aurait pour conséquence une atténuation de sa virulence.

L’émergence à grande échelle du SIDA s’est effectuée à la fin de 1980 et le VIH-1 identifié en 1983. Les premiers cas de SRAS connus remontent à la mi-novembre 2002 et le coronavirus qui en est responsable a été isolé et identifié quelques mois plus tard. Dans le cas de la grippe « aviaire », les scientifiques, médecins et experts sont prêts à y faire face alors que le virus pandémique n’a pas encore montré le bout de son nez. Autrement dit, on redoute une pandémie grippale dont on soupçonne le responsable mais dont le code barre de sa carte d’identité comporte des inconnues. Encore faudrait-il vouloir et pouvoir produire un vaccin efficace pour plus de six milliards d’humains sachant que le virus A(H5N1) détruit les volailles qui produisent les oeufs servant à la préparation du vaccin.

Comme il faudra plusieurs mois entre l’éventuelle émergence du virus humain hautement contagieux et l’obtention à grande échelle d’un vaccin efficace, il sera urgent de prendre des mesures de protection des populations. Des mesures draconiennes et impopulaires à n’en pas douter basées sur l’isolement des personnes contaminées ainsi que de leur entourage. Mesures qu’il sera difficile mais impératif d’expliquer. Devant le risque de transmission, chacun devra éviter de se rendre dans des lieux rassemblant un nombre élevé de personnes sans porter un masque efficace (FFP2) aussi longtemps que le risque de contagion existera. Les conséquences sociales pourraient être considérables : fermeture des frontières, fermeture des crèches, écoles, universités, lieux de culte, salles de spectacles ; interdiction des rencontres sportives et autres rassemblements de personnes dans des espaces clos. Les transports en commun seraient inutilisables, ce qui implique que dans les villes où la circulation des automobiles particulières a été drastiquement entravée, le problème des transports individuels se posera. Le maintien des malades à domicile sera inévitable en raison du nombre limité des lits d’hôpitaux. L’hôpital public pourrait-il d’ailleurs faire face à un afflux massif de patients qu’il serait impossible de maintenir à leur domicile? Mais le pire n’est jamais certain.

Tous les pays frappés par la pandémie, si celle-ci est hautement agressive, seront confrontés à de multiples difficultés en raison du nombre de personnes malades ou indisponibles. Il sera bien évidemment nécessaire d’organiser la continuité des états ainsi que de la vie sociale et économique dans un contexte dégradé. Par exemple, les soins aux personnes, l’approvisionnement indispensable ou l’ordre public devront être assurés pendant toute la phase aiguë de la vague épidémique. Le comportement des populations sera la grande inconnue devant une telle situation de crise où la solidarité devra jouer un rôle fondamental. La mise en œuvre de tous les moyens appropriés pour réduire le nombre de personnes malades au même moment permettra de limiter les conséquences socio-économiques de la pandémie dans les pays concernés. Le rôle de l’OMS sera primordial pour coordonner les différentes actions au niveau international.

On peut saluer en France, l’existence d’un plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale d'origine aviaire (consultable sur Internet) et les mesures qui ont été prises (achat massif d’antiviraux et de masques). Le fait que les politiques français aient communiqué sur ce sujet est assez inhabituel en présence d’un dossier sanitaire difficile. L’information du public a eu pour conséquence la réduction de la consommation de volailles, réaction totalement irrationnelle. Il faut aussi noter que la France dispose d’un potentiel considérable de production de vaccins (Aventis-Pasteur), dont plus de la moitié est exportée. Le gouvernement français a déjà réservé 20 millions de doses du vaccin pandémique lorsque celui-ci sera produit.

Mais revenons sur le cas du SRAS. Entre les premiers cas décelés en automne 2002 près de Canton et l’alerte lancée au printemps 2003 par l’OMS, plusieurs mois se sont écoulés sans que les autorités chinoises aient réagi. Il est vrai que les symptômes respiratoires observés n’orientaient pas vers un agent causal précis. Si ce dernier avait été aussi transmissible que le virus de la grippe, les quelques mois de répit qui lui ont été involontairement accordés pour s’implanter dans la population chinoise auraient permis à une pandémie extrêmement meurtrière de se développer. On a donc bien frisé la catastrophe.

Une pandémie grippale dramatique serait-elle inéluctable ? Personne n’est en mesure d’affirmer si et quand elle apparaîtra et avec quel degré de gravité, en raison du caractère imprévisible du virus. Son ampleur pourrait cependant être réduite si des mesures strictes étaient prises au niveau international, et notamment dans les pays asiatiques, là où sa probabilité d’émergence est la plus élevée. Certains de ces pays possèdent des infrastructures très fragiles en matière sanitaire. Si un virus grippal nouveau devait apparaître, le moindre retard pour alerter les autorités sanitaires et prendre les mesures appropriées pour contenir l’épidémie dans sa région d’émergence pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’ensemble de l’humanité. Chaque minute comptera. Double.


Pour France Ecologie Claude CHAMPREDON - mai 2006.


Documents et principaux sites consultés.

La guerre contre les virus. Jean-François SALUZZO. Ed. Plon. 2002.
Des hommes et des germes. Jean-François SALUZZO. Ed. Presses Universitaires de France 2004.
Le mystère des épidémies. Dr François RODHAIN & Dr Jean-François SALUZZO. Ed. Pasteur 2005.
Pandémie – La grande menace. Prof. Jean-Philippe DERENNE & Prof François BRICAIRE. Ed. Fayard 2005.
Grippe aviaire - Sommes-nous prêts ?. Jean-François SALUZZO & et Catherine LACROIX-GERDIL. Préface de Didier HOUSSIN. Ed Belin ? Pour la Science 2005.
Quid 2006.
Science et Vie. Hors série n°193. 1995.
Science et Vie n°1049. 2005.
Science Revue. n°25. 2006.
La Recherche n°385. 2005.
La Recherche n° 393. 2006.
INRA mensuel n°123. Les zoonoses. 2005.
Encyclopaedia Universalis v11. 2006.
Plan gouvernemental de prévention et de lutte « pandémie grippale » 06 janvier 2006 :
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe_pandemie/planpandemiegrippale_janvier06.pdf
Institut de veille sanitaire (InVS) :
http://www.invs.sante.fr/surveillance/grippe_aviaire/
Organisation Mondiale de la Santé :
http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/en/index.html
Institut Pasteur :
http://www.pasteur.fr/actu/presse/documentation/grippe-aviaire.html
Agence française de sécurité sanitaire des aliments :
http://www.afssa.fr/
Organisation mondiale de la santé animale :
http://www.oie.int/eng/en_index.htm
L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture :
http://www.fao.org/ag/againfo/subjects/en/health/diseases-cards/avian.html
Rapport parlementaire. Tome I : Menace de pandémie grippale : préparer les moyens médicaux. 13 avril 2006 :
http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i2833-tI.asp
Rapport parlementaire. Tome II : Le H5N1 : une menace durable pour la santé animale. 13 avril 2006 :
http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i2833-tII.asp


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1 Version actualisée (mai 2006) d’une première rédaction terminée en décembre 2005.
2 Constitué d’ADN ou d’ARN, il contient toute l’information nécessaire à la construction et au fonctionnement d’un être vivant.
3 Acide ribonucléique. Les ARN copient l’information génétique et la traduisent en protéines. Chez certains virus (grippe, ...) l’ARN est à la fois support de l’information génétique et le messager de cette information dans les cellules de l’hôte.
4 Ce groupe comprend essentiellement les virus des différentes grippes.
5 Acide désoxyribonucléique. C’est le support de l’information génétique.

6 Protéine de surface qui permet au virus de se fixer sur les cellules qu’il infecte. Elle est le principal antigène reconnu par le système immunitaire.

7 Protéine de surface qui favorise la diffusion des particules virales dans l’organisme infecté. Les médicaments utilisés contre les virus de la grippe sont des inhibiteurs de l’action de cette protéine.

8 Caractère épidémique d’une maladie concernant une ou plusieurs espèces d'animaux et qui sévit de manière constante dans une zone géographique précise.
9 Les Coronavirus (en forme de couronne) sont des virus à ARN qui infectent les oiseaux et beaucoup de mammifères, y compris les humains. Ils sont surtout responsables de pathologies respiratoires ou digestives.

20 avril 2006 4 20 /04 /avril /2006 17:20

Dominique Julien Labruyère, fondateur du parc naturel et président délégué de France Ecologie
" l'A12 doit être étudiée portion par portion"

Conscience morale du parc, Dominique Julien-Labruyère refuse l'affrontement entre les pro et les anti-AI2. Il ne s'oppose pas au prolongement de l'autoroute.  Il a obtenu que le Ministère de l'Ecologie défende le site classé et ait son mot à dire sur le prolongement de l'AI2.

Comment jugez-vous les prises de position des uns et des autres à l'heure où le débatpublic se poursuit ?
D'abord je trouve que la politique des calicots est une mauvaise politique.  C'est un retour en arrière par rapport à ce qu'on a toujours voulu éviter depuis 40 ans.  Nous avons toujours voulu éviter l'aspect manichéen qui présenterait des nantis contre la ville.  Nous n'avons pas besoin de cette communication.  La commission du débat public a les moyens de faire sa propre coommunication pour inviter chacun au débat.  En tant qu'élu, j'en suis à mon troisieme mandat, et je pense que l'élu a une responsabilité à tenir.  Il est très mauvais d'arriver avec l'écharpe tricolore pour inciter les gens à entrer en opposition.

Pensez-veos que PA12 menace le parc naturel régional ?
Non.  La meilleure preuve est que l'Al2 est prévue depuis 40 ans
et le parc a 20 ans.  Il va établir sa deuxième charte toujours avec les tracés de l'Al2. Ce n'est pas l'autoraoute A12 qui va tuer le parc.  Car, pour moi, le parc n'est pas une entité mais un outil de protection, rien de plus qu'un outil pour défendre une région que les habitants ont voulu protéger. Il y a quarante-quatre parcs en France mais une seule Vallée de Chevreuse.  Elle survivra quoiqu'il arrive.  Aujourc'Fui nous assistons à une appropria-ion du Parc qui n'est pas la réalité des choses. Aujourd'hui nous assistons à une appropriation du Parc qui n'est pas la réalité des choses.

Vous qui avez créé le Parc et milité à la tête des associations de défense de l'environnement, vous êtes aujourd'hui favorable au prolongement de l'A12 contrairement à  la position affichée par les élus et les associations de la Vallée ?
Depuis 30 ans, je me bats contre ce projet.  Nous-mêmes qui avons créé le Parc, nous devons bien réfléchir car la problématique a changé. On ne peut pas dire, les personnes vont se déplacer autrement.  Il n'est pas bon non plus de relier l'AI2 à d'autres projets auto­routiers.  Al2 et RN10 sont deux axes distincts.  Ce n'est pas l'un qui va remplacer l'autre.  On aura un jour Du l'autre les deux axes structurants.
Les entreprises s'en rendent compte, le transport en voiture reste important, les employés viennent de loin pour venir travailler ici.  L'accès aux gares est impossible comme ici à Versailles-Chantiers.  Pour éviter la RN 10, les personnes sont obligées d'emprunter les routes de la Vallée de Chmeuse.  Il suffit de voir la circulation à Cernay nu à Dampierre.  Les voitures il y en aura toujours.  Il y a d'autres problèmes comme la pollution atmosphérique mais on peut imaginer le développement des biocarburants.  J'ai la culture de la réalité et je pense qu'il ne sert à rien d'être anti-A12.

Après le constat que vous dressez, quelle attitude doivent adopter les protagonistes ?
Jouer un camp contre un autre conduit à un mauvais débat, Personne ne sortira gagnant. Il faut avoir une réflexion sur la réalité et trouver la bonne solution pour les uns et les autres. En tout cas, orienter les décideurs vers la meilleure solution.
La solution ne sera pas dans un tract mais doit ête trouvée au cas par cas.  C'est portion par portion qu'il faut raisonner : là on sort de Bois d'Arcy, à Montigny comment on fera ?  Et au Mesnil, quelle est la solution ? Il faut faire du cousu main et n'oublier personne.

Vous avez rencontré récemment la ministre l'Environnement, nelly Ollin,. Qu'est il ressorti de cette rencontre où l'A12 était à l'ordre du jour?
J'i déjà travaillé avec Nelly Ollin alosqu'elle était conseillère régionale. Le ministre de l'Ecologie m'a affirmé après notre entretien que son ministère serait partie prenante dans la décision à prendre sur Ie prolongement de l'Al2. Des contacts ont été pris avec le Ministère des Transports.  Elle entend jouer son rôle de ministre de l'Ecologie pour protéger la Vallée de Chevreuse et le site classé qui demande la protection la plus forte.  Sur la question de l'aménagement de la RN 10, ses services sont nets: il est diffficitement réalisable car les travaux seraient trop longs et poseraient des problèmes de nuisances. Il y a 30 ans, l'aménagement de la RN 10 aurait été facile. Or, la ville et la circulation sont là. On a raté le coche à l'époque.
Maintenant c'est trop tard, en ne peut pas faire autrement. L'un ne va pas remplacer l'autre.  La transformation de la RN 10 ne se fera qu'après le prolongementde l'Al2 et non le contraire.  Le choix du ministre s'orienterait vers le tracé proche de la RN 10, le 2C.

Les associations et les élus qui militent pour le tracé par le Pommeret vous répondront qu'un tracé urbain est socialement innaceptable.
Je comprends très bien que les habitants se sentent agressés par un tracé en milieu urbain.  Je ne suis pas pour le 2C, ni un tracé complètement urbain.  Dans la famille 2, il y a des solutions qui rognent sur le vallon.
Je suis et je le répète pour des solutions au cas par cas.  La nécessité de trouver ure solution en tranchée entièrement couverte pour Montigny le prouve aujourd'hui.  Je pense aussi profondément que ce Parc a un rôle social.  C'est comme si on décidait de faire passer une autoroute dans un grand parc parisien, de saccager un endroit ou tout le moide vient se ressourcer.

Pensezvous qu'une décision sera prise à l'issue des débats?
Pour l'instart, je ne le crois pas.  Je pense que l'Etat n'a pas les moyens financiers.
Propos recueillis par Philippe Cohen o Lire p 22, la vie du Parc Naturel.

 

7 avril 2006 5 07 /04 /avril /2006 13:06

 

IP/06/XXXX
Bruxelles, le 5 avril 2006

France: les progrès accomplis par les autorités françaises permettent à la Commission de clore les dossiers sur la chasse et l'eau alimentaire.
La Commission européenne a décidé d'abandonner les poursuites contre la France dans deux cas de violation de la législation européenne sur l'environnement. Le premier concerne un arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes de 2000 demandant à la France d'interdire la chasse aux oiseaux sauvages pendant leur période de migration prénuptiale et de reproduction. Le second concerne la pollution de l'eau alimentaire en Bretagne, pour lequel la Cour a condamné la France en 2004.
"Je me félicite que nous ayons pu résoudre ces affaires longtemps en suspens", a déclaré M. Stavros Dimas, le commissaire européen responsable de l'Environnement. "La France devra néanmoins continuer à assurer le respect de ces dates de chasse à l'avenir. J'espère qu'elle fera aussi des progrès dans d'autres cas de violation de la législation européenne sur l'environnement."
Chasse aux oiseaux
Dans un arrêt rendu en décembre 2000, la Cour de justice des Communautés européennes a condamné la France pour avoir fixé la saison de la chasse aux oiseaux pendant leur période de migration vers leurs lieux de couvaison et de reproduction (affaire C-38/99). Cette pratique violait la directive européenne sur la conservation des oiseaux[1] qui prévoit un large programme de protection des espèces d'oiseaux sauvages de l'Union européenne, notamment en limitant les espèces d'oiseaux pouvant être chassées ainsi que les périodes pendant lesquelles leur chasse est autorisée.
Les problèmes liés à la période de chasse en France tenaient au fait que l'ouverture de la saison de chasse était trop précoce et/ou que sa fermeture était trop tardive pour certaines espèces.
La France a réformé graduellement sa législation, en modifiant d'abord la date de fermeture de la chasse puis, plus récemment, celle de son ouverture. Les dernières mesures françaises, prises en mars 2006, mettent la date d'ouverture de la chasse de certaines espèces sauvages en conformité avec les informations scientifiques disponibles. En conséquence, la Commission a décidé de clore le dossier.
Eau alimentaire polluée en Bretagne
La Commission a également décidé de clore le dossier relatif à la pollution des eaux alimentaires en Bretagne.
La France avait été condamnée en octobre 2004 par la Cour de justice des Communautés européennes pour non-respect des normes de qualité fixées dans la directive sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine[2] (affaire C-505/03). En fait, le degré élevé de pollution de l'eau alimentaire par les nitrates, en Bretagne, menaçait en particulier la santé des enfants en bas âge. Une concentration excessive de nitrates dans l'eau administrée à des nourrissons de moins de six mois peut provoquer un essoufflement et un syndrome de l'enfant bleu, aux conséquences parfois mortelles. Ces nitrates proviennent principalement des engrais employés dans l'agriculture.
Suite aux différentes mesures prises par les autorités françaises, la Commission estime que la qualité de l'eau en Bretagne est maintenant conforme aux dispositions de la Directive et a décidé de classer le cas...................( voir suite du communiqué de la Commission) 

20 mars 2006 1 20 /03 /mars /2006 11:42

 

Croire au développement durable :
sauver le saumon sauvage de la Loire et développer énergies renouvelables et sobriété énergétique en en levant le barrage de Poutès

       Il y a 70 ans, dans un contexte énergétique, politique, économique, culturel et écologique complètement différent de celui d?aujourd?hui était construit la première phase du complexe de barrages de Poutès-Monistrol, sur le Haut Allier. L?ensemble était composé de deux petits ouvrages édifié sur un affluent de l?Allier, l?Ance du Sud, n?entraînant pas de dommages écologiques majeurs. Il était complété, en pleine guerre mondiale, par l?édification d?un grand barrage de 18 mètres de hauteur, directement sur le cours de l?Allier, ouvrage dont le principe était contesté depuis l?origine, car il menaçait l?avenir de la dernière population de grands saumons du bassin de la Loire, remontant encore par dizaines de milliers sur les frayères du haut bassin. Le temps de guerre ne prêtait évidemment pas au moindre débat, l?ouvrage était édifié et le déclin définitif du saumon débutait. En 1990, il ne restait qu?une centaine d?individus à remonter encore, à force de ténacité, sur les frayères du Haut Allier, sur une population estimée à l?origine à 100 000 poissons. Une réduction d?un facteur 1000, et une espèce prestigieuse, qui avait entraîné un formidable développement touristique et économique sur la rivière Allier dans la première moitié du XX éme siècle, au bord de l?extinction.
      Aujourd?hui, grâce aux efforts du Plan Loire Grandeur Nature, qui a relayé l?opposition de Loire Vivante aux nouveaux grands barrages prévus sur le fleuve Loire, l?extinction a pu être évitée de justesse. Il remonte environ, annuellement, 500 à 600 saumons sur les frayères du Haut-Allier. C?est insuffisant pour les scientifiques, qui estiment que le seuil de conservation tourne autour de 3000 poissons, mais c?est une nette amélioration et un réel succès pour la conservation de la biodiversité dans notre pays. L?enlèvement de deux petits barrages, St Etienne du Vigan et Maisons Rouges ; la suspension de la pêche, l?équipement en passes à poissons fonctionnelles des barrages indispensables, la construction d?une salmoniculture de repeuplement à Chanteuges, en Haute-Loire, outil unique en Europe de par ses dimensions, tout cela a permis, dans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature, de sauver provisoirement le Saumon de la Loire.
      Qui n?est pas n?importe quel poisson : c?est en effet le dernier saumon de longue migration de toute l?Europe de l?Ouest, le dernier à faire près de 1000 kilomètres en eau douce, celui sur lequel reposent tous les espoirs de reconstitution de populations dans les grands fleuves de France (Dordogne, Garonne, Seine) et d?Europe (Rhin, Meuse), d?où il a disparu, suite à la construction des grands barrages. Car le premier adversaire des saumons, le première cause de sa disparition, partout sur les rivières, c?est cela, les grands barrages, qui produisent certes une électricité renouvelable, mais qui causent des dommages considérables aux écosystèmes d?eau courante, par exemple en supprimant les populations de poissons migrateurs : saumons, anguilles, aloses, esturgeons, lamproies, autant de richesses renouvelables que, jusqu?à présent, notre pays a singulièrement négligées.
      Alors Poutès ? L?ensemble du site, concédé à EDF, doit renouveler sa concession en 2007. Une trentaine d?associations, dont le WWF, l?Union Nationale de la Pêche en France, les Amis de la Terre, Anper TOS, SOS Loire Vivante, soutenus par la Fondation Nature et découvertes, l?entreprise Patagonia ont lancé une campagne, en 2004 pour que le seul ouvrage sur l?Allier soit enlevé. Il produit environ 52 GWh, soit, pour simplifier, l?équivalent de l?alimentation d?une ville de 20 000 habitants, ou encore environ 1/10 000éme de la production électrique nationale. Marginal. Son électricité est certes renouvelable, mais la première phase d?une étude diligentée par le WWF, réalisé par le bureau d?étude « Energie demain1», montre que le gisement de production des autres énergies renouvelables sur le secteur, éolien, solaire, bois énergie et le potentiel de sobriété énergétique est de 166 GWh, soit trois fois la production de l?ouvrage. Une ferme éolienne de 39 MW, la plus grande de France, vient d?ailleurs d?être inaugurée à Ally, à quelques dizaines de kilomètres de Poutès, en octobre dernier. Soutenue par les habitants, les élus locaux, le WWF, elle va produire annuellement 78 GWh, soit une fois ½ Poutès : une partie de la solution alternative est déjà là. Une autre ferme éolienne de 12 MW est en chantier, juste au dessus de la retenue, à St Jean Lachalm. Les solutions ne manquent pas.
       Il reste trois obstacles. Un de nature économique : comment générer la taxe professionnelle pour les communes, en particulier Monistrol d?Allier, qui bénéficient des retombées de l?ouvrage sur l?Allier ? Comment donc, plus largement, donner de la valeur économique à la protection de la biodiversité, protection pour lequel notre pays a adopté une « Stratégie Nationale de la Biodiverstié » en 2004 qu?il va bien falloir mettre en ?uvre concrètement. Un de nature politique : comment convaincre les élus locaux, par delà la dimension de la perte de la taxe, qu?il faut innover, s?adapter au XXI éme siècle, valoriser de nouvelles ressources, comme la pêche au saumon, accepter des processus participatifs, inventer d?autres chemins ? Nous sommes là dans un problème de démocratie bien française, et, pour l?instant, les élus de Haute-Loire, les élus en général, ont du mal à admettre que débattre autour de l?avenir d?un grand ouvrage, avec la société civile, est une nécessité. Une bonne nouvelle cependant : les élus de l?EPL2 viennent d?accepter de financer la deuxième phase de l?étude sur les alternatives énergétiques qu?a mis en ?uvre le WWF. Et un dernier de nature pratique, culturelle, sociétale : comment mettre en ?uvre l?enlèvement, la substitution, concrètement, en impliquant tous les acteurs locaux et EDF? Sans gagnant ni perdant ? C?est ce que propose la deuxième phase de l?étude. Comment construire l?effacement du barrage, dans un pays qui n?a pas de culture de débat, encore moins de débat sur l?énergie, avec une grande entreprise, EDF, qui n?a pas encore bien intégré les enjeux de l?électricité verte, de la conciliation des usages ? Comment, concrètement, avancer dans une France qui n?a pas assez saisi l?importance de la Directive Cadre sur l?Eau, un texte novateur qui impose aux Etats d?aller vers le « bon état écologique », donc forcément vers la restauration des milieux aquatiques, abondamment fragmentés dans notre pays ?
      Alors ? Ouvrons le débat autour de Poutès, largement. N?ayons pas peur de discuter, de poser les vraies questions. Sortons des débats confinés, franco-français, réglés dans l?enceinte feutrée des cabinets ou des services de l?Etat. N?ayons pas peur de la participation du public, des ONG, comme cela se fait couramment chez nos voisins européens. Et plaçons la barre à la bonne hauteur, en assumant nos responsabilités en matière de conservation du Saumon atlantique, de la biodiversité. Si l?on prend au sérieux les engagements du Président de la République, si nous respectons les contraintes imposées par l?Union Européenne en matière de respect de l?environnement, si nous voulons rester à la hauteur de l?esprit et de l?ambition du Plan Loire Grandeur Nature, le premier (et unique à ce jour) plan de gestion durable d?un fleuve dans notre pays, il est indispensable d?effacer Poutès. Ensemble. 
      
     Pour France Ecologie :Martin Arnould
                                                WWF
                                                Chargé de programme Rivières Vivantes
           
1 Identification d?un gisement de maîtrise d la demande d?énergie et de production locale sur la zone de Poutès Energie demain 89 rue Ernest Savart 93 100 Montreuil sous Bois Tél. 01 42 87 23 27
2 Etablissement Public Loire, un établissement public territorial de bassin qui, il y a 20 ans, sous le nom de l?Epala, voulait construire les barrages sur le fleuve. Il est basé à Orléans

           
14 mars 2006 2 14 /03 /mars /2006 16:09

Développement des bioénergies 

Sollicitée par France Ecologie, une  réunion de travail consacrée au développement des bioénergies s’est tenue à l’Elysée en présence de Stéphane DUPRE la TOUR, Conseiller industrie, environnement et transports auprès du Président de la République.

Cette réunion avait pour but de faire le point sur le développement des bioénergies et évoquer les mesures nécessaires pour que celui-ci réponde pleinement aux attentes de la société en matière d’énergie, d’environnement, de santé et d’éthique.

Ont participé, Hugues GEIGER Maire adjoint de Strasbourg - Président de la fédération ATMO, Jacques de NAUROIS  Directeur des Relations Institutionnelles de TOTAL, Myriam CHABAGNO-LAPIE  Chargée d’Affaires à UNIGRAINS,  Béatrice MAURER de PSA PEUGEOT CITROËN, Dominique PLUMAIL Directeur de Biomasse Normandie, Dominique DUPARD administrateur de la Fondation WWF, Joël LIMOUZIN administrateur de la FNSEA,  Brigitte MIET Déléguée Poitou-Charentes  de France Ecologie. Jean-Yves DUPRE Ingénieur Général du GREF- France Ecologie .

Le conseiller de l’Elysée a tout d'abord rappelé que le Gouvernement, à la demande du Président de la République, a décidé de multiplier par sept la production de biocarburant (par trois, dans une première étape) afin de réduire la dépendance du secteur des transports au pétrole. Par ailleurs, la nomination par le Premier Ministre de Claude ROY comme Coordinateur interministériel  pour la valorisation de la biomasse confirme les choix et les grandes orientations en matière de politiques énergétiques, agricoles et industrielles. Le premier pôle de compétitivité visité par le Président de la République a été le pôle "biomasse" de Reims, en août 2005. La TVA à taux réduit pour les réseaux de chaleur fonctionnant au bois qui était réclamée depuis très longtemps a enfin été acceptée, à la demande de la France, au niveau européen.

Concernant les biocarburants, les craintes exprimées par les participants concernaient surtout les problèmes environnementaux éventuellement liés à une agriculture non destinée à l’alimentation qui serait pratiquée sans contraintes agri- environnementales. L’idée que le prix à payer pour obtenir un gain sur la production de CO2 dans l’atmosphère, soit d'altérer durablement les nappes phréatiques par des intrants excessifs n’est pas acceptable.

En réponse à ces interrogations, les représentants de la profession agricole ont insisté sur le fait que les cultures destinées à la production de biocarburants fournissent simultanément des aliments pour animaux qui exigent les mêmes précautions que ceux destinés à l’alimentation humaine.  Elles sont à ce titre soumises au même encadrement environnemental communautaire précis, exhaustif et contraignant. En outre certains oléagineux comme le colza constituent de véritables pièges à nitrates, du fait d’une culture très étalée dans le temps, de septembre à juillet, comme la plupart des cultures  d’hiver.

La discussion a porté sur les précautions à prendre pour maîtriser ces risques de pollution au niveau de la production agricole. Cela passe par l’établissement de cahiers des charges production par production ( ou "Chartes") et la mise en place de systèmes de contrôle ou d’assurance qualité permettant de s’assurer du respect de ces cahiers des charges au niveau national comme au niveau européen. Les questions de bilan énergétique et de pollution aériennes ont également été abordées.

Les choix entre production de diester ou bio-diesel à partir de l’huile de colza, ou bien d’éthanol, c'est à dire d’"essence verte" à partir de céréales et betteraves sucrières, ont également été abordés avec leurs avantages et leurs inconvénients, du point de vue des rejets de CO2 ou de poussières dangereuses pour la santé  en matière de moteurs diesel. Les pétroliers comme les constructeurs de véhicules se préparent à cette révolution permettant aux nouveaux moteurs d’accepter des mélanges de molécules fossiles et de molécules végétales.

En ce qui concerne les biocombustibles, les participants ont souligné que leur potentiel de développement était considérable et l’efficacité en matière de lutte contre l’effet de serre encore meilleure que celle des biocarburants. Les objectifs pour l’électricité et la chaleur d’origine renouvelable fixés par la loi de juillet 2005 sur l’énergie ne pourront être atteints sans un appel massif à la biomasse agricole et forestière (actuellement, 40% de l’accroissement annuel de la biomasse forestière n’est pas valorisée). Il est donc essentiel de créer les conditions de réalisation, non seulement de quelques grands projets industriels de cogénération (production de chaleur et d’électricité), mais aussi de projets de chauffage ou cogénération de taille petite ou moyenne, bien répartis sur tout le territoire. Outre l’application rapide de la TVA à taux réduit sur les réseaux de chaleur, ceci implique la fixation de tarifs de rachat d’électricité incitatifs et la  mobilisation de tous les dispositifs d’aide financière ou fiscale et d’appui technique pour les particuliers, les entreprises et les collectivités..

A la suite de ces propos , FRANCE  ECOLOGIE a donc demandé que  soient pris en compte ces aspects dans les avancées gouvernementales démontrant la ferme volonté de trouver des réponses techniques appropriées pour conduire avec efficacité ces nouvelles politiques énergétiques pour notre pays.

Le Conseiller de l’Elysée a rappelé que le gouvernement compte formuler des plans précis et opérationnels pour débloquer chacune des filières, et en priorité la chaleur renouvelable. C'est le rôle de Mr Roy, vers qui il oriente toute proposition et suggestion, qui sont les bienvenues.

 

12 mars 2006 7 12 /03 /mars /2006 12:59

De la grippe espagnole à la grippe aviaire

La grippe est une maladie infectieuse, l’une des plus redoutées en ce début de millénaire avec le SIDA. Elle est causée par un virus qui se transmet par voie respiratoire. Les nombreuses modifications de son génome1, qui lui permettent d’échapper au système immunitaire, s’effectuent de manière imprévisible pouvant aboutir à des formes particulièrement graves et très contagieuses. Elle se manifeste le plus souvent sous forme d’une grippe saisonnière banale mais parfois sous forme de pandémies extrêmement meurtrières. C’est donc un envahisseur redoutable pouvant affecter la totalité de notre planète en quelques semaines et causer des millions de morts.

La plupart des maladies infectieuses qui affectent l’Homme existent depuis des millénaires ; les maladies infectieuses ont d’ailleurs jalonné l’histoire de l’humanité. Une grande partie d’entre elles proviennent d’animaux domestiques ou sauvages, ce qui en fait des pathologies d’origine  environnementale. Certaines sont d’émergence récente (SIDA et SRAS, ...) mais beaucoup apparaissent ou réapparaissent à la suite de bouleversements des écosystèmes (déforestation, élevage et agriculture intensifs, retenues d’eau artificielles, urbanisation, changement climatique) dont l’homme est le principal responsable. Rares aussi sont les agents infectieux (bactéries, virus, parasites) qui ont définitivement disparu de notre environnement. La variole humaine a été éradiquée de la planète, mais des stocks importants de virus existent, pouvant faire craindre un risque terroriste. Même la peste, qui hante encore l’inconscient humain, n’a pas disparu. Elle sévit encore dans certains pays du sud comme l’Inde et des foyers existent, même aux Etats-unis. Les maladies infectieuses sont responsables de 1% des décès dans les pays développés mais de 43% des décès dans les pays émergents selon l’OMS.

L’agent causal de la grippe est un virus à ARN2 qui fait partie de la famille des Orthomyxoviridae3, genre Influenzavirus. Il peut infecter les porcs, les chevaux, les oiseaux aquatiques et de basse-cour, les mammifères marins et l’Homme. La forme humaine typique se caractérise par un début brusque, marqué par une sensation de malaise général, de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires. Les complications sont le plus souvent pulmonaires (bronchites, pneumonies) mais peuvent se manifester plus rarement par des encéphalites, méningites, ou myocardites. La grippe saisonnière hivernale provoque en moyenne 3 000 décès chaque année en France. Chaque année, un vaccin est produit pour la combattre, notamment chez les personnes fragiles ou âgées.

Les virus ne sont pas des êtres vivants, ou plutôt sont à la limite du vivant et de l’inerte. Ils sont de très petite taille, souvent inférieure au dixième de micron et seulement visibles au microscope électronique. Ils ne comportent pas de noyau et ne contiennent qu’une seule sorte d’acide nucléique : ADN4 ou ARN, ce qui les différencie des bactéries. Ils n’ont pas de métabolisme propre et doivent utiliser la machinerie cellulaire de leurs hôtes pour se reproduire. Ce sont des parasites absolus dans la mesure où ils sont incapables de survivre longtemps en dehors d’un organisme vivant capable de les héberger : bactéries, plantes, insectes, animaux et Homme. Leur action consiste à envahir les cellules, perturber leur fonctionnement en déréglant leur messagerie génétique à leur profit.

Les virus à ARN (grippe, SIDA, SRAS, fièvre jaune,...) se différencient des virus à ADN (Herpès, variole, hépatite B,...) par le fait qu’ils ne possèdent pas de mécanisme de relecture de leur génome permettant de corriger la plupart des erreurs de codage au cours de leur cycle de multiplication. Cette caractéristique explique en partie les taux très élevés de mutations ponctuelles (glissement antigénique) des virus à ARN. La variabilité génétique de ces derniers ne s’explique pas seulement par leurs potentialités de mutations, mais aussi par des recombinaisons et des réassortiments génétiques (cassure) entre différentes souches. Cette variabilité génétique favorise l’existence des virus, car elle permet de contourner les défenses immunitaires de l’hôte.

Les pandémies de grippe sont des épidémies qui se répandent dans le monde entier en provoquant des maladies graves en raison du fait qu’un virus nouveau, trouve devant lui une population réceptive (absence d’immunité). On estime que durant chaque siècle deux à trois pandémies sévères de grippe peuvent apparaître, chacune se déroulant parfois en deux ou trois vagues. Les trois pandémies grippales du XXème siècle (1918-1919, 1957-1958 et 1968-1969) ont été causées par des virus recombinants d’origine aviaire.

La grippe est due à plusieurs types de virus (A, B et C) et à de nombreux sous-types correspondant aux variations des protéines de surface : les hémagglutinines (H1 à H16)5 et les neuraminidases (N1 à N9)6. Ce sont les virus de type A qui sont responsables des infections les plus sévères. La pandémie de 1918-1919, dite grippe espagnole de sous-type A(H1N1) aurait décimé entre 1 à 2% de la population mondiale (20 à 40 millions de morts suivant les sources mais certains historiens avancent le nombre de 100 millions). Celle de 1968, dite grippe de Hong Kong, de sous-type A(H3N2), qui est survenue alors que l’on pouvait combattre les complications, notamment pulmonaires, grâce à un arsenal d’antibiotiques efficaces, a causé plus de 16 000 décès en France. La grippe espagnole a marqué les esprits par sa soudaineté, la rapidité de diffusion du virus et la crainte d’une nouvelle pandémie virale de même intensité qui pourrait résulter de l’émergence d’un virus nouveau.

Le contexte écologique actuel est très différent de celui de 1918 : démographie mondiale (moins de deux milliards d’êtres humains en 1918 et plus de six actuellement) et forte proportion de personnes vivant en milieu urbain (plus d’un humain sur deux se presse maintenant dans une ville). Les agglomérations de plus d’un million d’habitants étaient peu nombreuses au début du XXème  siècle (16 en 1900 contre 408 en 2003). Les transports aériens n’existaient pratiquement pas à cette époque ; les migrations de populations vers des lieux de pèlerinages, de culture, de vacances ou de loisirs (stations balnéaires, festivals divers où la promiscuité est de règle) étaient alors nettement moins massives que maintenant en raison de l’insuffisance des moyens de transport).

Les virus A et B de la grippe possèdent un génome comportant huit segments d’ARN.  Lorsque deux virus grippaux différents infectent un même hôte susceptible de les héberger (porc, oiseau ou homme), il peut se produire un mélange des différents segments au cours du cycle de réplication de la particule virale (ou virion). La résultante de ce mélange possèdera, elle aussi, un génome segmenté mais avec huit fragments en provenance des deux virus présents chez l’hôte. Par ce mécanisme de co-infection et de réassortiment, un virus totalement nouveau pour le système immunitaire, peut faire son apparition dans l’environnement.

Les véritables réservoirs du virus de la grippe sont les oiseaux aquatiques, notamment le canard sauvage qui peut être porteur sain. Leurs déjections, parfois contaminées, sont consommées par des canards ou autres oiseaux d’élevage dont les fientes infectent les porcs, exceptionnellement les humains. C’est généralement chez le porc, animal réceptif aux virus grippaux à la fois humains et aviaires, que s’opèrent des modifications du génome viral rendant alors la maladie transmissible d’homme à homme. Ce phénomène peut aussi se produire, mais plus difficilement, chez l’homme. L’émergence d’une épidémie de grippe est favorisée lorsqu’il y a, par exemple, promiscuité entre les porcs et les oiseaux d’élevage avec une densité humaine élevée. Cette condition est remplie en Asie où existent des élevages souvent juxtaposés combinant les deux espèces. Les conditions d’élevage en Bretagne et aux Pays-Bas où les productions industrielles de volailles et de porcs sont concentrées sur des territoires restreints pourraient ussi favoriser, certes à un degré bien moindre qu’en Asie, l’apparition  de nouvelles épidémies de grippe.

L’exemple récent du SRAS permet de visualiser la dynamique d’une épidémie. Bien que la contagiosité du SRAS soit plus faible que celle de la grippe ordinaire, environ 8500 cas ont été observés dans 32 pays, causant 916 décès (21% dans le personnel de santé). Une catastrophe sanitaire a été évitée de justesse, grâce à l’efficacité du réseau de surveillance de l’OMS. Contre cette infection pulmonaire, due à un coronavirus7, on ne dispose pas de traitement ni de vaccin. Le réservoir du virus n’est pas parfaitement connu, bien que la civette puis la chauve souris (rhinolophe) aient été citées. Le premier cas de SRAS est apparu en Chine, à proximité de Canton vers la mi-novembre 2002. Quelques mois plus tard, la maladie a  gagné Hong Kong pour se répartir en divers endroits du monde (Hanoi, Toronto, Singapour,....), mettant à profit la rapidité des transports aériens. L’alerte mondiale était déclenchée par l’OMS le 12 mars 2003. Les moyens mis ensuite en oeuvre (mesures d’isolement des malades et restriction des voyages) pour éviter une pandémie de SRAS, qui peut toujours ressurgir, constituent une bonne répétition des mesures à prendre en cas d’émergence d’une pandémie de grippe résultant de l’apparition d’un virus recombinant. Mais dans ce dernier cas, ce pourrait être une toute autre affaire !

Ce que tous les experts redoutent en cette fin de 2005, c’est une pandémie de grippe consécutive à la dispersion planétaire d’un virus nouveau très contagieux pour l’Homme. A l’origine, le virus responsable serait de sous type A(H5N1), celui même qui sévit depuis 1997 dans les élevages avicoles notamment en Extrême-Orient. Actuellement, il se transmet très difficilement des volailles domestiques à l’Homme, mais a cependant causé en Asie le décès de plusieurs dizaines de personnes ayant eu des contacts avec des oiseaux malades ou leurs déjections (134 cas d’infection humaine et 69 décès depuis décembre 2003 selon l’OMS). La transmission d’homme à homme n’a pas encore été observée. L’émergence de la catastrophe sanitaire mondiale résulterait de la recombinaison du virus aviaire avec une souche humaine saisonnière, A(H3N2) par exemple, avec un potentiel élevé de transmission interhumaine ; les caractéristiques du virus A(H5N1) ne permettant pas encore une telle transmission. A l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin humain contre la grippe aviaire A(H5N1).

Depuis le début de l’épizootie (épidémie animale) A(H5N1), en fin de 2003, 15 pays ont été touchés : Cambodge, Chine, Corée du Sud, Croatie, Indonésie, Japon, Kazakhstan, Laos, Malaisie, Mongolie, Roumanie, Russie, Thaïlande, Turquie et Vietnam. Le virus a donc déjà franchi les frontières orientales de l’Europe. Il est strictement interdit d’importer vers la France des volailles en provenance de pays où une contamination a été observée. La consommation d’animaux ou d’oeufs mis à la disposition des consommateurs français ne présente pas de risque sanitaire, d’autant plus que la cuisson détruit le virus grippal. La dinde de Noël ne devrait donc pas déserter nos assiettes en cette fin de 2005.

En théorie, il existe des moyens pour enrayer ou limiter les conséquences d’une pandémie grippale de type A(H5N1) : mesures de protection et d’isolement, antiviraux spécifiques, médication symptomatique et vaccination des personnes lorsque le vaccin sera disponible. La stratégie mise en oeuvre actuellement consiste donc à détruire la totalité des élevages dans lesquels des animaux malades ont été observés. Cette mesure étant associée à une désinfection totale des bâtiments et la mise en place d’une barrière sanitaire. Cette stratégie, lorsqu’elle est mise en oeuvre, se traduit localement par un désastre économique et alimentaire. Pour une population vivant dans des conditions de grande précarité et à la limite de la sous-nutrition, la consommation de protéines de bonne qualité (oeufs et viande de volailles) est essentielle, notamment pour les enfants et adolescents. La tentation est grande de dissimuler une mortalité anormale dans un élevage d’animaux destinés à la vente ou même à la consommation familiale.

La vaccination des volailles est sujette à controverses entre experts en raison des résultats inconstants obtenus dans un passé récent. De plus, elle pourrait n’assurer qu’une protection clinique sans garantie sur l’aspect épidémiologique. Cependant, une conférence internationale, à l’initiative de l’OMS, de l’OIE et de la FAO qui s’est tenue en juillet 2005, avec pour objectif de recommander des mesures à prendre pour prévenir la propagation du virus, a mis l’accent sur la nécessité d’élever séparément les différentes espèces animales (volailles et porcs notamment) et aussi d’entreprendre de vastes campagnes de vaccination des oiseaux d’élevage.

L’éradication de la totalité des élevages contaminés risque de ne pas suffire à éviter à terme l’apparition d’un virus hautement contagieux pour l’Homme. Les mesures prises localement permettront tout au plus de gagner du temps et permettre aux chercheurs de perfectionner les moyens biologiques de lutte contre le virus (antiviraux, vaccins, mesures sanitaires locales). Il faut savoir que pour fabriquer un vaccin, il faut avant tout isoler et identifier le virus contre lequel ce moyen de lutte sera dirigé. Tous les vaccins actuels contre la grippe sont produits par inoculation de virus sur oeufs embryonnés. Pour préparer le vaccin à grande échelle, il faudra adapter la technique permettant la culture sur oeufs, car le virus les détruit. De même, rien ne prouve que le virus tant redouté ne sera pas résistant  aux antiviraux dont on dispose actuellement (zanamivir ou Relenza et oseltamivir ou Tamiflu).

L’émergence à grande échelle du SIDA s’est effectuée à la fin de 1980 et le VIH-1 identifié en 1983. Les premiers cas de SRAS connus remontent à la mi-novembre 2002 et le coronavirus qui en est responsable a été isolé quelques mois plus tard. Dans le cas de la grippe « aviaire », les scientifiques, médecins et experts sont prêts à y faire face alors que le virus humain redouté n’a pas encore montré le bout de son nez. Autrement dit, on redoute une pandémie grippale dont on soupçonne le responsable mais dont le code barre de sa carte d’identité comporte des inconnues. Encore faudrait-il vouloir et pouvoir produire un vaccin efficace pour six milliards d’humains sachant que le virus A(H5N1) détruit les volailles qui produisent les oeufs servant à la préparation du vaccin.
 
Comme il faudra plusieurs mois entre l’éventuelle émergence du virus humain hautement contagieux et l’obtention à grande échelle d’un vaccin efficace, il sera urgent de prendre des mesures de protection des populations. Des mesures draconiennes et impopulaires à n’en pas douter. Mesures qu’il sera difficile mais impératif d’expliquer. Devant le risque de transmission, chacun devra éviter de se rendre dans des lieux rassemblant un nombre élevé de personnes sans porter un masque efficace (FFP2) aussi longtemps que le risque de contagion existera. Les conséquences sociales pourraient être considérables : fermeture des frontières, fermeture des crèches, écoles, universités, lieux de culte, salles de spectacles ; interdiction des rencontres sportives et autres rassemblements de personnes dans des espaces clos. Les transports en commun seraient inutilisables, ce qui implique que dans les villes où la circulation des automobiles particulières a été drastiquement entravée, le problème des transports individuels se posera. Le maintien des malades à domicile sera inévitable en raison du nombre limité des lits d’hôpitaux. L’hôpital public pourrait-il d’ailleurs faire face à un afflux massif de patients qu’il serait impossible de maintenir à leur domicile? Mais le pire n’est jamais certain.

On peut saluer en France, l’existence d’un plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale d'origine aviaire et les mesures qui ont été prises (achat massif d’antiviraux et de masques). Le fait que les politiques français aient communiqué sur ce sujet est assez inhabituel en présence d’un dossier sanitaire difficile. L’information du public a eu pour conséquence la réduction de la consommation de volailles, réaction totalement irrationnelle. Il faut aussi noter que la France dispose d’un potentiel considérable de production de vaccins (Sanofi-Aventis-Pasteur), dont plus de la moitié est exportée.

Beaucoup d’incertitudes existent concernant l’éventualité de l’émergence d’une pandémie grippale. Ce que l’on redoute le plus, c’est la production d’un virus recombinant, résultat du mélange de fragments de génomes de virus humains et aviaires (L’adaptation à l’homme d’un virus strictement aviaire ne pourrait pas s’effectuer rapidement). Il n’a pas été observé que le porc était particulièrement réceptif au virus A(H5N1) ni que l’homme pouvait l’être en dehors de conditions de promiscuité très sévères. La maladie se transmet des oiseaux à l’homme ; elle est même fréquemment mortelle. Cependant, on n’a pas encore observé de transmission interhumaine avérée, ce qui ne permet pas de supposer qu’elle n’aura pas lieu. Quant à la virulence et au degré de transmissibilité de l’éventuel futur virus, la question reste ouverte. Mais le pire n’est jamais certain.

Mais revenons sur le cas du SRAS. Entre les premiers cas décelés en automne 2002 près de Canton et l’alerte lancée au printemps 2003 par l’OMS, plusieurs mois se sont écoulés sans que les autorités chinoises aient réagi. Il est vrai que les symptômes respiratoires observés n’orientaient pas vers un agent causal précis. Si ce dernier avait été aussi transmissible que le virus de la grippe, les quelques mois de répit qui lui ont été involontairement accordés pour s’implanter dans la population chinoise auraient permis à une pandémie extrêmement meurtrière de se développer. On a donc bien frisé la catastrophe.

La pandémie grippale serait-elle inéluctable ? Personne n’est en mesure d’affirmer si et quand elle apparaîtra bien qu’elle semble très possible d’après ce qui précède. Son ampleur pourrait cependant être réduite si des mesures strictes étaient prises au niveau international, et notamment dans les pays asiatiques, là où sa probabilité d’émergence est la plus élevée. Certains de ces pays possèdent des infrastructures très fragiles en matière sanitaire. Si un virus grippal nouveau devait apparaître, le moindre retard pour alerter les autorités sanitaires pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’ensemble de l’humanité. Chaque minute comptera. Double.

Claude CHAMPREDON (Directeur de Recherche honoraire de l'INRA)

 

1 Constitué d’ADN ou d’ARN, il contient toute l’information nécessaire à la construction et au fonctionnement d’un être vivant.

2 Acide ribonucléique. Les ARN copient l’information génétique et la traduisent en protéines. Chez certains virus (grippe, ...) l’ARN est à la fois support de l’information génétique et le messager de cette information dans les cellules de l’hôte.
 
3 Ce groupe comprend essentiellement les virus des différentes grippes.

4 Acide désoxyribonucléique. C’est le support de l’information génétique.

5 Protéine de surface qui permet au virus de pénétrer à l’intérieur des cellules.

6 Protéine de surface qui favorise la libération et la dissémination des particules virales qui se forment à l’intérieur des cellules humaines.

7 Les Coronavirus (en forme de couronne) sont des virus à ARN qui infectent les oiseaux et beaucoup de mammifères, y compris les humains. Ils sont surtout responsables de pathologies respiratoires ou digestives.

16 février 2006 4 16 /02 /février /2006 23:00

Clémenceau : C'est dur d'être vertueux aux yeux des cyniques !
 

L¹affaire du Clémenceau illustre une antique leçon de morale : la vertu est plus insupportable à l'opinion que le cynisme.
Il est en fait reproché au gouvernement français de s’être montré trop vertueux : dans un premier temps, notre Marine nationale a été le premier armateur européen à décider du désamiantage préalable d’un navire avant son démantèlement, alors que, ne serait - ce qu’en 2005, des dizaines de navires européens sont allés à la démolition sans dépollution préalable ; puis dans un souci économique , et devant la pénurie d’offres raisonnables dans ce secteur, l’Etat a souhaité confier ce désamiantage à une entreprise indienne offrant de vraies garanties de sécurité à ses ouvriers ( normes internationales ISO); enfin , en annonçant, de bout en bout, ses décisions et ses changements de décision, la transparence a été respectée.
 
Que pouvait-on réclamer de plus au nom de l’écologie ?  l’excellence ?
Les écologistes, quelle que soit leur couleur, savent bien que, dans le domaine environnemental, se donner un objectif d¹excellence est le plus sûr moyen  de n'arriver à rien .
 
Le gouvernement aurait-il mieux fait de limiter sa volonté de vertu ?
Par exemple en laissant le navire être désamianté en Turquie, au mépris de la loi européenne ? Ou bien en acceptant les tarifs faramineux d’  entreprises européennes éventuellement compétentes pour prendre le chantier ? Ou bien encore  en agissant secrètement pour échapper à tout contrôle ?
Autant dire qu¹il aurait dû être foncièrement malhonnête .
 
Une fois encore, au détriment de notre environnement, un grave sujet d¹inquiétude touchant à sa sécurité sert de prétexte à des gesticulations politiques ou politiciennes, y compris de la part de certains écologistes.
 
Ces derniers qui  se vantent d' avoir ouvert le dossier du désamiantage de tous les navires militaires et civils en fin de vie, auraient pu tout aussi bien, à l’instar de nombreux autres écologistes,  prendre le cas du Clemenceau  comme un exemple à suivre .
Par les travaux effectués qui ont diminué dans des proportions considérables ( commission en cours) son contenu d’amiante – stockée dans des conditions règlementaires- le Clémenceau constituait une avancée importante dans le traitement de la  démolition des bateaux en fin de vie, représentant également à travers ce « process », moins de risques sanitaires pour les travailleurs concernés par son démantèlement.
 
Que peut on penser de ces considérations  qui veulent occulter ces avancées et n’évoquer qu’un seul autre cas, parmi les centaines existant : le Norway , un  bâtiment norvégien dont on aime à rappeler, l'ancien nom de France !
 
Pourquoi ces mêmes « écologistes » n’envoient - ils pas leurs plongeurs au fond du Pacifique pour  y chercher les épaves amiantées des navires américains sabordés sur ordre de Washington, ou dans les mers australiennes… ?
N’agissent-ils pas les uns et les autres pour des motifs qui  dépassent de beaucoup le champ de l'écologie ?
 
Le Président de la République a  décidé de ramener le Clémenceau  à Brest. Bruxelles parle de solution sage.
 
Désormais le gouvernement a le choix : ou bien oublier, cyniquement, le Clémenceau dans la rade de Brest comme l’avait fait à Toulon le gouvernement entre 1998 et 2001, ou bien prendre le leadership, de l’initiative de la création d’un chantier européen de désamiantage pour les navires en fin de vie.
Le Clémenceau aura livré sa dernière bataille... pour l’environnement.

Isabelle JACONO, Présidente de France Ecologie

31 janvier 2006 2 31 /01 /janvier /2006 08:47

A l'initiative de FRANCE ECOLOGIE, une  réunion de travail - consacrée au projet de loi concernant les parcs nationaux - s'est tenue à l'Elysée le 24 janvier 2006 en présence de Stéphane DUPRE LA TOUR, Conseiller industrie, environnement et transports auprès du Président de la République.


Outre les représentants de FRANCE ECOLOGIE, ont participé, Christine SOURD adjointe du Directeur des programmes de Conservation du WWF France, Jean UNTERMAIER Président de la Société Nationale de Protection de la Nature, Carole MARTINEZ du Comité Français de l’UICN, Francis ROUCHET Expert au Parc National des Cévennes,  Lauriane d’ESTE SNPN et vice-présidente de FRANCE ECOLOGIE, Dominique DUPARD administrateur de la Fondation WWF . 

Cette réunion avait pour objectif d'examiner les derniers points pouvant encore présenter quelques risques pour l'avenir et la préservation des parcs nationaux .

En effet, ce nouveau dispositif, en donnant aux collectivités locales une participation accrue dans la gestion des parcs nationaux, présente des aspects positifs et contribue à débloquer le processus de création de ces parcs. Cependant France Ecologie a exprimé ses craintes de voir, sans garanties supplémentaires, les parcs exposés aux pressions locales d'aménagement et présenter des risques pour la protection des espaces naturels,  contribuant ainsi - pour la France – déclassement de ses parcs selon les critères internationaux .

Après un tour d’horizon des différentes demandes et amendements effectués sur le texte initial de la loi, six points particuliers ont été relevés :

- sur la Gouvernance : la surreprésentation des collectivités locales dans la gestion des Parcs Nationaux  peut instaurer un déséquilibre durable entre les initiatives locales et les possibilités de régulation par l'Etat qui en devenant minoritaire peut perdre  ses fonctions régaliennes . Aussi,  il apparaît opportun de refondre l'amendement 70 afin que la représentation de l'Etat ne soit pas inférieure à 40% au sein du Conseil d’Administration .
- sur le Conseil scientifique : le rôle de ce Conseil n’étant  pas suffisamment précis sur les autorisations de travaux ou les choix d’implantations d’activités, . l’avis de ce Conseil devrait être requis avant toute décision.
- sur la  notion d’espaces urbanisés, (article 4) : doit être précisée la notion d’espaces déjà urbanisés et non pas d’espaces urbanisables, afin d’éviter toute extension urbaine et  tout mitage du paysage.
- sur les autorisations de travaux dans le cadre du projet de Guyane (article 10)
La notion de «  travaux » dans le cadre de la Guyane peut entraîner d’importants problèmes au regard de la  particularité des lieux. Une plus grande attention doit être de mise dans une région où la loi républicaine a du mal à être respectée. 
- sur la circulation dans les cœurs de Parcs Nationaux
La circulation des véhicules à moteur, notamment les 4X4 devrait être réglementée de manière très restrictive, voire interdite,  dans les cœurs des Parcs Nationaux .
- sur le rôle de l’Etablissement Public Parcs Nationaux de France (article 10 bis)
Afin de conforter le rôle régalien de l’Etat comme garant de l’intégrité territoriale et de la stricte préservation des Parcs Nationaux, il semble opportun de prévoir une extension de ses prérogatives 
- à travers l’article 10 pour qu’il s’assure que  la gestion des territoires du cœur des Parcs Nationaux reste conforme aux prescriptions de la catégorie 2 de l’UICN.
- dans la désignation de son président qui doit relever du ministre chargé de la protection de la nature.

France Ecologie a émis le souhait que ces points soient pris en compte avant la fin des débats parlementaires, afin de parfaire une loi importante pour l’avenir des espaces protégés dans notre pays.

6 janvier 2006 5 06 /01 /janvier /2006 23:00

    

 La Provence

"Michel Faure, responsable du département de santé environnementale de FRANCE ECOLOGIE, prépare activement son congrès sur Cassis qui aura pour thème " Mer et santé environnementale"

Ce colloque, explique-il, est organisé en partenariat avec le club Santé environnement du Quotidien du Médecin, journal de référence du généraliste et du spécialiste , et FRANCE ECOLOGIE. Il sera le point de rencontre de nombreux scientifiques......Il est de notre devoir à tous de contribuer, au quotidien, à la protection de la planète " souligne le Docteur Faure " le monde marin représente des ressources inépuisables de molécules bio actives, susceptibles de soigner différentes pathologies de l'être humain....."

L'objet du colloque qui se tiendra le 25 mars sera de faire le point sur la mer qui peut soigner l'homme mais aussi et surtout d'insister sur la nécessaire protection de cet espace naturel